mercredi 17 octobre 2007

Réponses aux questions de Chau Sân III

RÉPONSES AUX QUESTIONS DE CHAU SÂN III

HISTOIRE DE LA PRISE DE CONSCIENCE NATIONALE AU CAMBODGE

1. L'histoire, le sentiment national, la conscience nationale et la nation

De tout temps les hommes doivent se grouper pour se défendre, pour la collecte de la nourriture, pour la chasse ou pour lutter contre d'autres groupes d'hommes. Alors, les actions collectives et la coordination des conduites individuelles qu'elles impliquent, l'établissement et l'application des règles exigent que des décisions soient prises et exécutées. Le pouvoir est l'ensemble des processus et des rôles sociaux par lesquels sont effectivement prises et exécutées ces décisions qui engagent et obligent tout le groupe.

Pour une communauté peu nombreuse où tout le monde se connaît, ces processus peuvent s'organiser assez simplement: le chef ou un petit groupe de personnes, les plus anciens, les plus courageux, les plus expérimentés prennent les décisions pour la communauté et veillent à leur exécution eux-mêmes directement. C'est le cas par exemple d'une tribu.

Pour une communauté plus importante, composée de beaucoup de groupes répartis sur un vaste territoire, il faut d'abord que tous ces groupes se sentent liés par des intérêts, par l'héritage culturel et social, c'est-à-dire par des intérêts historiquement constitués, de telle sorte que chaque individu se sente appartenir non seulement à son groupe restreint, mais aussi à une entité plus vaste qu'il juge seule capable de le défendre. C'est, à l'état embryonnaire, l'ébauche du sentiment national. Il existe alors des hommes et des groupes d'hommes spécialisés désignés pour exécuter les directives du pouvoir central dans le but de défendre les intérêts et la sécurité de l'ensemble de la société. C'est le début de la formation de l'Etat.

Ainsi après un long processus historique plus ou moins long, l'interaction durable entre le peuple et l'Etat peut transformer un pays en nation. Les étapes sont : sentiment national, conscience nationale et nation avec son Etat national.

Donc, pour qu'il y ait un sentiment national, il faut d'abord, à quelques rares exceptions près, un territoire et une langue commune. Pour que ce sentiment se cristallise et devienne une véritable conscience nationale, il faut une structure d'Etat capable de l'étayer progressivement. Il y a alors une interaction de plus en plus étroite et durable entre les individus et l'Etat qui les gouverne. Progressivement des hommes émergeront pour faire évoluer cet Etat pour que ce dernier sont en mesure d'organiser d'une façon toujours plus satisfaisante la vie économique et sociale du pays, le maintien de la sécurité intérieure et extérieure, de telle sorte que personne ne puisse se sentir exclue ni se placer au-dessus des lois établies. Cet Etat évolue vers un Etat national. Alors la cohésion de la communauté devient telle que chacun de ses membres se sent concerné et capable de sacrifices pouvant aller jusqu'à celui de la vie lorsqu'il y a un danger grave comme par exemple une agression ou une invasion étrangère. La communauté ainsi constituée devient une nation gouvernée par un Etat national.

En ce qui concerne notre pays, nous laissons pour le moment les problèmes du territoire et de la langue, nous les aborderons ultérieurement. Nous désirons insister en premier lieu sur les problèmes liés à notre histoire, car c'est la partie la plus négligée par nos compatriotes. "Dès qu'elle prend conscience d'elle-même, une nation veut justifier son présent par son passé. Rien ne lui prouve mieux son existence que son histoire. En un sens, ce sont les historiens qui créent les nations." (1). L'histoire est écrite pour répondre aux interrogations du présent. En ce qui concerne la nôtre, seuls des Cambodgiens sont en mesure de poser des questions qui les préoccupent et leur trouver des réponses appropriées. A cet égard, il est très instructif de lire les deux thèses consacrées à peu près à un même sujet et soutenues à peu près à un an d'intervalle. La première, intitulée "La communauté vietnamienne au Cambodge à l'époque du protectorat français (1863-1953)" soutenue par notre compatriote Khy Phanara à Paris III en 1974; la seconde intitulée "Les Vietnamiens aux Cambodge" (durant la même période) soutenue par J. Pouvatchy à Paris IV en 1975. Les deux auteurs ont eu accès aux mêmes documents. La thèse de Khy Phanara répond dans l'ensemble à nos interrogations et en suscite d'autres. (Que son jury en soit remercié). Celle de Pouvatchy nous est presque totalement étrangère. Pourtant l'auteur a vécu plusieurs années chez nous. Cela ne veut pas dire que les recherches internationales sur notre histoire sont inutiles. Loin de là, nous tenons à remercier la communauté internationale pour sa contribution inestimable à ces recherches en particulier l'Ecole française d'Extrême Orient et plus spécialement un de ses membres éminents Bernard Philippe Groslier. Mais hélas, personne ne peut remplacer les historiens cambodgiens dans la prise de conscience de notre véritable identité nationale. Le Cambodgien est modelé progressivement par sa culture et son expérience dans un contexte historique donné. Il est le seul en mesure de comprendre les méandres de son histoire et d'en tirer les enseignements pour son avenir.

A ce sujet, nous désirons citer certains passages de l'"Histoire générale de l'Afrique" édictée par l'UNESCO en 1980. (Introduction générale par J. Ki-Zerbo).

"L'Histoire de l'Afrique, comme celle de l'Humanité entière, c'est, en effet, l'histoire d'une prise de conscience".

"Or, plus que toute autre discipline peut-être, l'histoire est une science humaine, puisqu'elle sort toute chaude de la forge bourdonnante ou tumultueuse des peuples. Façonnée réellement par l'homme sur les chantiers de la vie, construite mentalement par l'homme dans les laboratoires, les bibliothèques et les chantiers de fouilles, l'Histoire est faite aussi par l'homme, pour le peuple, pour éclairer et motiver sa conscience".

"... l'ignorance de son propre passé, c'est-à-dire d'une grande part de soi-même, n'est-elle pas davantage encore aliénatrice ? Tous les maux qui frappent l'Afrique aujourd'hui, ainsi que toutes les chances qui s'y relèvent, résultent de forces innombrables propulsées par l'Histoire". "A moins d'opter pour l'inconscience et l'aliénation, on ne saurait vivre sans mémoire, ni avec la mémoire d'autrui. Or l'histoire est la mémoire des peuples".

La France va fêter bientôt le deuxième centenaire de sa révolution. Actuellement sort des imprimeries, un grand nombre d'ouvrages sur la formulation de la nation française écrits par des historiens de renom comme Emmanuel Le Roy Ladurie, Fernand Biraudel, Georges Duby ou moins connus comme Colette Beaune, Myriam Yardeni, Brigitte Bas devant-Gaudemet etc. Ces auteurs essaient de mettre en lumière les raisons qui font que les Français de toute origine sociale savent s'unir en cas de malheur et faire des sacrifices allant jusqu'à celui de leur vie. Ces recherches nous sont donc extrêmement utiles pour nous qui cherchons à ancrer notre identité nationale.

Toute prise de conscience nationale passe ainsi nécessairement par une prise de conscience de sa propre histoire. Or notre histoire même contemporaine et les événements présents, sont écrits et commentés principalement par des étrangers. Ils sont donc imprégnés de leurs subjectivités et de leurs préoccupations qui ne sont pas souvent les nôtres. La tâche des historiens cambodgiens est de ramener au jour ce que leurs compatriotes, consciemment ou non veulent savoir de notre passé pour motiver leurs activités et leur lutte contre la guerre de conquête nord-vietnamienne. L'histoire est écrite par des peuples debout, les vaincus n'ont pas droit à la parole. Donc renoncer à nous intéresser à notre histoire c'est déjà accepter d'être battu. Sartre disait, "Et toi tu n'as pas le droit de me juger, puisque tu n'iras pas te battre".

Pour que nous, Cambodgiens, soyons réconciliés avec notre passé et fiers de nos ancêtres et de notre identité nationale, pour que nous nous sentions bien dans notre peau en toutes circonstances, nous désirons jeter quelques jalons dans notre histoire à première vue si embrouillée.

PROBLEMES DE NOS ORIGINES ET
LE SENTIMENT NATIONAL CAMBODGIEN.


Nous souhaitons qu'il existe un Fernand Braudel cambodgien qui écrirait un livre sur "l'Identité du Cambodge" et qui commencerait son ouvrage par : "Je le dis une fois pour toute. J'aime le Cambodge avec la même passion, exigeante et compliquée que Vonsa Sarpec Non. Sans distinguer entre ses vertus et ses défauts, entre ce que je préfère et ce que j'accepte moins facilement". Texte de Braudel que nous avons paraphrasé en remplaçant France et Jules Michelet par leurs homologues cambodgiens. Vonsa Sarpec Non est le premier historien du Cambodge connu (début du XIXè siècle). L'histoire du Cambodge ancien est pour le moment fondée principalement sur l'épigraphie. Les documents écrits étrangers sont très peu nombreux et doivent être interprétés avec beaucoup de précautions. Ce n'est que récemment que l'on sait interpréter et relier d'une façon cohérente certains vestiges jusqu'à présent muets parce que ne comportant pas de textes écrits.

Ainsi, jusqu'à présent on pensait que la civilisation khmère serait issue d'une invasion pacifique d'un peuple hautement civilisé venant de préférence de l'Inde, conduit par un certain Houen-Houei ou Houen-tien d'après une chronique chinoise, que l'on traduit généralement en Kaudinya ou Kambu selon les auteurs, éponyme tout désigné de Kampuchea, nom de notre pays en Cambodgien, nom pourtant créé à une période récente. Ce personnage aurait épousé une indigène nommée Lieou-Yé ou Soma avant de régner. Le fait de rechercher les racines d'une civilisation à l'extérieur n'est pas rare. Souvent on rattache la famille régnante à des dieux comme c'était le cas de la Grèce antique. L'Iliade, épopée attribuée à Homère, relate les épisodes glorieuses de la fameuse guerre de Troie qui s'était terminée par la victoire des Grecs, sous la haute protection et même avec la participation des dieux de l'Olympe. Nous pouvons encore en citer deux autres :

- Les origines de Rome. Les Romains, pendant une longue période donnaient la paternité de leurs dirigeants et d'eux-mêmes, à Enée et ses soldats qui auraient pu quitter la ville de Troie en flamme avant la victoire de l'armée grecque. Virgile, à l'instar de Homère a écrit l'Énéide poème épique relatant l'Odyssée d'Enée et de son armée depuis le départ de Troie jusqu'aux rivages de Rome.

- Les Francs et la France, "il est généralement admis que la légende des origines troyennes formée au VIIè siècle fut utilisée jusqu'à la deuxième moitié du XVIè siècle"(1). D'après cette légende un certain Francion, éponyme de France, fils d'Hector, donc neveu d'Enée, aurait pu quitter aussi la ville de Troie en flamme avec 12. 000 hommes et se serait installés quelque part entre le Danube et le Rhin. Puis un descendant de Francion, Marcomir marié à une indigène, comme Kambu, devient roi et a un fils nommé Gallus éponyme tout désigné de Gaule etc.

Après le XVIè siècle, les recherches historiques sérieuses finissent par rejeter ces légendes, et émerge l'identité culturelle des gaulois que Braudel fait remonter à un millénaire avant notre ère".

Pour revenir au Cambodge, nous désirons verser quelques faits qui sont en faveur de l'origine indigène de la culture khmère. Nous pensons qu'il est plus plausible de penser que la civilisation angkorienne prend ses racines dans la culture de bronze et du fer, de Melou Prei, de Long Prao et de Samrong Sèn. En effet, d'après B.P. Groslier : "Il est encore nécessaire de dire quelques mots des premiers habitats dans la pleine de Siem Reap, parce qu'ils ont, en partie pesée sur son développement. Contrairement à une opinion reçue - sans qu'on ait jamais cherché à la fonder - l'occupation de cette zone est très ancienne et remonte au moins au premier millénaire avant notre ère.

Nous avons découvert à Roluos, juste è l'est de l'embouchure du Stung (rivière) et à quelques dizaines de mètres au sud de notre rive archéologique, plusieurs sites : buttes émergées et en leur temps entourées de vases molles. Elles ont livré de rares mais typiques vestiges du même type que ceux de la culture de Samrong Sen (datée à partir de 1 200 AC) et descendant jusqu'au Dongsonien méridional, soit aux alentours de notre ère".

"Au pied du Phnom Bakhèng, en sondant les alentours de Baksei Chamkrong, nous avons découvert un très important habitat de l'Age de fer, dans la même fourchette chronologique que les sites de Roluos et qui appartiennent à la même culture" (2).

De cette origine locale, nous désirons faire le rapprochement avec les faits suivants :

a) A l'époque angkorienne, les khmers avaient développé une technique et un art de bronze, à l'échelle monumentale, (de grande dimension, 2m et plus), unique dans tout le Sud-est Asiatique, sans aucun rapport avec ceux de l'Inde et de la Chine : "Sur le plan des études, la plus importante est qu'il nous faut désormais reconnaître à la sculpture khmère ou khmérisante une universalité, un rayonnement jusqu'à présent insoupçonnés. En dépit de la rareté de témoins actuellement recueillis, force est d'admettre que les modeleurs khmers égalent les plus grands sculpteurs et que les fondeurs furent, durant de longs siècles, des maîtres ès-technique... Toute étude de la statuaire khmère qui, désormais, n'accorderait qu'une image incomplète et mensongère".

"Pour la statuaire, la nouveauté n'est pas moins grande, concernant aussi bien la technique que les sources d'inspiration. Dans le domaine de la technique, le fait le plus marquant est l'importance, jusqu'à présent insoupçonnée, d'un art monumental de bronze alliant aux ressources d'un métier traditionnel des progrès évidents. Pour l'inspiration, la qualité exceptionnelle du modèle révèle que les artistes n'ont pas été seulement les portraitistes officiels qu'on avait déjà reconnus. Passionnés pour les formes vivantes qu’ils ont observées avec une acuité inattendue, ils ont interprété les thèmes les plus classiques avec une originalité, une personnalité que nous retrouveront à aucun autre moment dans l'Asie du sud-est" (3).

b) L'architecture khmère est aussi originale. "Le rapport entre les premiers de ces édifices (khmers) et ceux de l'Inde contemporains ou antérieurs, est loin d'être frappant; privés de leurs images et inscriptions, les textes divers disparus, nul ne songerait à première vue à les rapprocher des temples hindous. Tout au plus sent-on avec ceux-ci un air de famille, d'aucune façon une parenté directe". (H. Parmetier).

c) Les témoignages irréfutables les plus anciens sur l'utilisation du symbole zéro dans la numération décimale de position se trouvent au Cambodge :

- Sous la forme littérale sur l'Inscription du Prasat Roban Ramas (province de Kompong Thom) où la date 520 de l'ère Saka est notée "Kha Dvi Sara" soit "ciel, deux, flèches", ou "zéro, deux, cinq" ce qui correspond à 598 de l'ère chrétienne.

- Sous la forme chiffrée sur l'Inscription de Trapeang Prei (province de Sambor) où l'année 605 de l'ère Saka est notée ce qui correspond à 683 de notre ère.

Nous voulons rappeler ces faits pour apporter les premiers éléments de réponse à une question cruciale pour nous, Cambodgiens : la civilisation angkorienne est-elle l'oeuvre de nos ancêtres, les khmers, avec une influence religieuse venue de l'extérieure au même titre que la civilisation médiévale en France, influencée par une religion venue du Moyen Orient ?, ou l'oeuvre des immigrants indiens avec seulement le concours de la main-d'oeuvre locale ? Une telle civilisation suppose l'existence pendant près d'un millénaire d'une armée permanente de penseurs, de philosophes, de savants, d'ingénieurs, d'architectes, de sculpteurs, de peintres, de techniciens etc. Sont-ils khmers ou étrangers? Il appartient à nos historiens de répondre avec plus d'exactitude. Mais les faits ci-dessus mentionnés ne montrent-ils pas déjà que ces monuments reconnus unanimement comme parmi les plus importants de la civilisation mondiale, sont des créations du génie du peuple cambodgien ? La marque de nos ancêtres ne se trouve-t-elle pas dans les faiblesses techniques même de ces constructions ? Le système d'irrigation, avec ses succès, mais aussi avec ses échecs, système qui sous-tend sans conteste la puissance et la splendeur d'Angkor, a-t-il été conçu et exécuté par des cerveaux étrangers ou indigènes ? B. P. Groslier le résumait "Il est clair que la cité hydraulique angkorienne fut un système d'exploitation de l'espace admirablement adapté au pays qui a permis l'essor puis le triomphe de cette civilisation. Elle est parvenue non moins évidemment à peine aux deux tiers de son histoire à une sorte de blocage sur elle-même qui l'a finalement condamnée à l'asphyxie".

Si nous insistons sur ces faits, c'est que beaucoup de nos compatriotes, même parmi les plus instruits, les bâtisseurs d'Angkor sont à rechercher parmi des extra-terrestres ou tout au moins parmi des "envahisseurs pacifiques" venus de l'extérieur, plus particulièrement de l'Inde. L'Inde qui ignorait jusqu'à l'existence de notre civilisation il y a seulement moins d'un siècle et qui actuellement s'allie au régime de Hanoï pour exterminer notre culture. Il existe malheureusement encore de nos jours un certain nombre de nos compatriotes heureusement peu nombreux, qui continuent à croire que leurs ancêtres venaient de l'Inde il y a deux mille ans. Nous ne sommes pourtant plus au Moyen-Age.

Ainsi, rendre à notre peuple la paternité entière de sa civilisation, celle d'Angkor c'est lui donner confiance dans ses racines; c'est avoir confiance en nous-mêmes, en nos capacités pour affronter l'avenir; c'est nous rendre capables de penser par nous-mêmes; c'est nous sentir responsables de tous les maux dont souffre notre peuple, même de ceux dont nous n'en sommes pas les causes directes; c'est savoir déterminer avec un haut sens de responsabilité, les intérêts immédiats et à long terme de notre nation et ainsi nous rendre capables d'agir par nous-mêmes, de les défendre; c'est savoir déterminer qui sont nos alliés stratégiques et qui sont nos alliés tactiques; c'est savoir accorder les intérêts de nos amis et alliés avec les besoins de la lutte de notre peuple; c'est ne pas attendre notre salut principalement de l'étranger et encore moins du ciel ou d'hommes providentiels.

Ainsi notre identité nationale date de la culture de Samrong Sen, soit de 1 200 ans A.C. C'est-à-dire que nous héritons d'une culture de plus de 3 000 ans d'âge. Angkor en est le symbole incontournable, il concrétise notre sentiment national, il forge notre conscience nationale. Sa silhouette se trouve sur les drapeaux de toutes les tendances de la résistance. A ce sujet, nous désirons faire deux remarques sur le drapeau du régime fantoche de Phnom Penh, car il contient les marques de la suzeraineté de Hanoï :

1) Les cinq tours d'Angkor sont disposés sur les quatre sommets d'un carré, le cinquième, le plus haut occupe le centre. Ce qui fait que de face on n'en voit que trois. C'est Angkor avec trois tours qui est représenté symboliquement partout. Hanoï tient à faire figurer les cinq tours de face pour être en accord explicitement avec les cinq branches de l'étoile de son drapeau.

2) Les tours d'Angkor ont la forme et les dimensions en parfaite harmonie avec l'ensemble de l'édifice. Les drapeaux nationaux respectent ce critère. Les tours du drapeau du régime de Phnom Penh ressemblent à des cheminées d'usines, sans aucune harmonie avec le reste et de plus ils sont coiffés d'un toit pointu à la mode de Hanoï. Aucun Cambodgien n'aurait choisi de dessiner une chose aussi laide et aussi peu en rapport avec le sens artistique de notre peuple.

Ce drapeau ne peut être conçu et dessiné que par des hauts dirigeants du Parti Communiste Vietnamien dans le but bien clair de marquer sa domination sur notre pays et de fausser notre héritage culturel.

(À suivre…)

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