mercredi 17 octobre 2007

Des négociations et le Parti communiste vietnamien (Partie 2)

.
DES NEGOCIATIONS ET LE PARTI COMMUNISTE VIETNAMIEN (2 de 2)

(... suite de la partie 1)
.
Au moment où le premier numéro de Perspectives sortait, nous avons pris connaissance du communiqué en anglais en date du 20 août 1987 diffusé à l'ONU par la mission permanente de la RSV, précisant sont point de vue et ses intentions concernant sa politique de "cocktail party". Nous citons :

Un "cocktail party" dans le sens qui devrait être une rencontre informelle entre les deux côtés cambodgien. A une autre phase de ce "cocktail party" l'Indonésie pourrait inviter les pays conceernés à y participer, Vietnam compris. Clairement, c'est une conférence entre les deux côtés cambodgiens, entre Cambodgiens seulement exclusivement, pour discuter des affaires internes cambodgiennes. Le Vietnam et les autres pays concerné pourraient participer à la conférence, seulement à une phase ultérieure pour discuter de l'aspect international du problème cambodgien. Ceci est un processus qui forme un tout, ayant pour but de résoudre le problème cambodgien à la fois dans ses aspects intérieur et extérieur".

Remarquons en passant l'expression "les deux côtés cambodgiens"; la RSV veut d'emblée placer son régime installé à Phnom Penh qui n'existe que par sa volonté et qui n'a aucune audience nationale et internationale, sur pied d'égalité avec le GCKD qui a pour lui et pour lui seul la légitimité et la légalité, c'est-à-dire tout.

Le texte en lui-même est extrêmement clair. Le "cocktail party" est destiné à résoudre "les affaires internes cambodgiennes", autrement dit le problème cambodgien serait un problème de guerre civile bien que l'expression n'est pas utilisée. La RSV n'y serait pour rien. Il n'est pas fait mention non plus de la présence de son corps expéditionnaire de près de 200 000 hommes qui occupent le Cambodge.

Enfin dans ce texte, il n'est pas question du retrait de ses troupes même pas en 1990, pourtant proclamé haut et fort il y a si peu de temps. D'ailleurs a-t-elle déjà retiré les siennes du Laos, pays en principe complètement conquis et "pacifié" ? L'URSS et la RSV ont-elles déjà retiré leurs troupes ou même leurs "conseillers" d'un pays quelconque de leur plein gré ? Les troupes soviétiques ont quitté l'Autriche parce qu'il y avait un compromis avec les puissances occidentales sur le retrait réciproquede leurs troupes d'occupation. La R.S.V. ne s'était retirée deux fois du Cambodge en 1954 et en 1973 que parce que le rapport des forces au Cambodge, au Vietnam, dans la région et dans le monde l'y obligeait. Encore elle ne la faisait que partiellement. Et en réalité, la R.S.V. continuait à occuper une partie de notre territoire. Les conseillers soviétiques n'ont quitté la R.P. de Chine, de l'Egypte et de la Somalie que contraints et forcés. Un ancien ambassadeur cambodgien à Moscou disait : "Pour l'URSS, ce qui est à moi est moi, ce qui est à toi on va le partager". Hélène Carrère d'Encausse le disait sous une autre forme "l'URSS ne négocie qu'à partir du statu quo", seul un raport de force défavorable peut la faire changer.

Cela ne veut pas dire que le problème cambodgien doit se résoudre par la seule voie militaire. La solution se trouve dans une combinaison étroite et efficace entre d'une part la lutte sur le terrain qui est le moteur, et d'autre part les aides et les soutiens multiformes de la communauté internationale en particulier ceux de la Thailande et ses partenaires de l'ASEAN, de la R.P. de Chine, des USA, des pays du Monde Occidental et des pays en développement.

Maintenant avec un peu de recul, toute cette escrime médiatique, n'est-elle pas destinée à influencer les votes à l'ONU et nos compatriotes vivants à l'étranger ? L'URSS l'a déjà utilisée dans sa guerre d'agression contre le peuple afghan. La RSV ne fait que la réciter dans sa guerre d'agression contre notre pays.

La communauté internationale, en particulier la Thailande, la Chine et les USA, est bien informée sur la situation réelle au Cambodge tant sur le plan militaire que sur le plan politique. Le corps expéditionnaire nord-vietnamien au Cambodge, pas plus que celui de l'URSS en Afghanistan, n'est invincible. C'est aussi la conviction de la communauté internationale qui vient de la concrétiser par le récent vote à l'ONU demandant le retrait total des troupes de la RSV du Cambodge.

Parmi les coauteurs de la résolution, à ceux de l'année dernière, viennent s'ajouter trois nouveaux pays: Grenade, Gabon et Soudan, soit au total 63 pays. Ont voté pour la résolution 117 dont 3 nouveaux: Barbades, Cape Verde et Guinée-Bissau. Notons l'abstention de Madagascar mais aussi celle de l'Inde qui, pourtant, a reconnu le régime de Phnom Penh. Notons également que la Roumanie, membre du pacte de Varsovie, comme l'année dernière n'a pas pris part au vote.

Après cette défaite à l'ONU, en prévision de l'Assemblée Générale de l'ONU de l'année prochaine, que va encore formenter la RSV ? Que va devenir sa proclamation de retrait de ses troupes en 1990, à mesure que l'échéance approche ? Et son "cocktail party" ?

En tout les cas, il faut s'attendre à des campagnes de grandes envergures contre les forces du GCKD et à des opérations de répressions à grande échelle durant la prochaine saison sèche. L'ennemi ne fait jamais de cadeaux.

Pour nous Cambodgiens, comme pour toute la communauté internationale, à l'exception des pays inféodés à l'URSS, le problème cambodgien est le problème de l'agression nord-vietnamienne. Il ne peut être résolue que par la cessation de cette agression, c'est-à-dire par le retrait total de ces troupes d'agression du Cambodge.

*
* *
Nous avons pris connaissance des grandes lignes de la décision N° 17/SRMC du Bureau Politique du régime installé par les troupes de la RSV, mise en application le 18 juin 1987. Juin est chez nous le commencement de la saison des pluies. La camppagne militaire de la saion sèche est donc terminée et le corps expéditonnaire de la RSV n'est pas arrivé à "casser les reins aux armées du GCKD". Il est donc temps pour Hanoï de préparer politiquement et diplomatiquement l'Assemblée Générale de l'ONU. Le numéro de la décision en lui-même montre que celle-ci est rédigée en vietnamien. Car l'écriture vietnamienne est romanisée, la nôtre non. Le numéro ci-dessus est romanisé. Le Bureau Politique du régiment de Phnom Penh en permanence par des délégués du PCV. Tous les hauts responsables du régime de Phnom Penh doivent savoir le vietnamien.

Il ressort de ce texte que:

1/ La lutte du peuple cambodgien ne peut être vaincue par les armes seules. C'est-à-dire que la RSV est d'ores et déjà battue à terme dans sa guerre d'agression contre nous.

2/ Le régime de Phnom Penh manque de cadres compétents et capables. Cela veut dire que les intellectuels cambodgiens dans leur ensemble, même ceux formés en URSS, dans les pays de l'europe de l'Est et en RSV refusent leur coopération active. Il est à signaler à ce sujet que nos compatriotes s'inquiètent de plus en plus du nombre élevé d'étudiants et intellectuels cambodgiens donnés pour "morts" pendant leurs études ou leur stage dans ces mêmes pays.

3/ Dans ces circonstances, il importe pour Hanoï de compenser ces faiblesses par une offensive politique et diplomatique :

a/ Lancer une politique dite de "réconciliation nationale" par un appel au ralliment au régime fantoche dans le même esprit que celle prônée en vain par le régime de Kaboul en Afghanistan.

b/ Semer la division au sein du GCKD, au sein des pays de l'ASEAN, désorienter l'opinion internationale pour faire diminuer les voix qui soutiennent la lutte du peuple cambodgien à l'ONU : entraîner la faction la plus faible et la plus versatile du GCKD à entrer en négociation. "Dans la négociation, dit textuellement cette décision, nous devons discuter le prix, nous cèderons des positions que ce soit administratif ou politique, mais l'ennemi ne devra pas apporter son organisation structurelle et ses forces armées. Il faut donner des batons aux ennemis pour qu'ils se battent entre eux". L'organisation structurelle de l'Etat fantoche et son armée sont en effet les instruments de la domination de la RSV sur notre pays. Ils sont fondamentaux et nécessaires pour préserver la validité des traîtés léonins imposés par Hanoï pour vietnamiser le Cambodge. La résistance nationale n'a-t-elle pas objectif leur destruction ? C'est-à-dire la destruction de l'armée fantoche et le démantellement des structures administratives imposées par l'ennemi dans les villages, les sroks, les villes de provinces et dans la capitale Phnom Penh même.

c/ "En 1990, nous devrons bouger car l'ennemi ne veut plus parler" (c'est-à-dire négocier). Cela veut dire qu'avant cette date les manoeuvres de division contre nous sont encore possibles pour Hanoi. Après cette date la résistance de notre peuple sera trop forte.

d/ Espérer des changements de politique dans certains pays du monde occidental et de l'ASEAN, en particulier en Thaïlande. Autrement dit, Hanoï espère un nouveau Watergate ou quelque chose de ce genre dans ces pays.

Dans notre article paru dans le numéro 1 de "Perspectives", nous sommes arrivés à peu près aux mêmes conclusions. Nous avons vu également que la communauté internationale, en particulier la Thaïlande, la Chine et les USA, n'est pas dupe des maoeuvres de la RSV, de l'URSS et de certains de leurs amis comme en témoigne le nombre croissant des coauteurs de la résolution condamnant l'agression de la RSV et celui des voix qui soutiennent notre lettre à l'ONU.

En ce qui concerne plus particulièrement la Thaïlande, une haute personnalité du ministère des affaires étrangères vient de faire la déclaration suivante : "Même s'il y a des changements d'individus ou de gouvernement, la politique de la Thailande concernant le Cambodge ne changera pas. Phnom Penh se trompe, car la politique étrangère de la Thailande n'est pas basée sur des décisions individuelles, mais sur les intérêts de la sécurité de la nation dans son ensemble".

Maintenant, malgré les réserves fermes de nos compatriotes, et celles, formulés en termes diplomatiques, de nos soutiens les plus sûrs: la Thailande, la Chine et les USA, deux rencontres avec les marionnettes cambodgiennes de la RSV ont eu lieu. Nous en tirons plusieurs conséquences:

1) Les marionnettes sont des marionnettes, on ne peut pas les baptiser unilatéralement de "représentants de Hanoï" ou encore moins de l'URSS.

2) Quand on dialogue avec des marionnettes, on leur donne à leurs dépens, un certain prestige dont elles sont dépourvues. Ce n'est pas parce que ces marionnettes utilisent un langage flatteur téléguidé, qu'elles changent de nature. La Fontaine disait : "tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute".

3) Quand on dialogue avec des marionnettes, on finit par ajouter crédit à leurs mensonges téléguidés pour semer la désunion entre nous. Pour l'illustrer, nous reproduisons, sans commentaire, deux dépêches de l'AFP en date du 22 janvier 1988 :

"PARIS, 22 jan (AFP) - Hun Sen a l'intention de rencontrer le leader nationaliste Son Sann, a indiqué le prince Sihanouk vendredi dans une note écrite à la presse.
M. Son Sann, 77 ans, chef du Front National de Libération du Peuple Khmer (FNLPK), qui fait partie du Gouvernement de coalitionanti-vietnamien reconnu par l'ONU, a demandé à Hun Sen de le rencontrer "secrètement", indique le Prince en citant les propos tenus par Hun Sen, lors de leurs entretiens de mercredi et jeudi à Saint-Germain-en-Laye, dans la banlieue parisienne.
Le Prince rapporte que Hun Sen lui a demandé son avis et qu'il a répondu qu'il était "favorable" à une ou plusieurs rencontres Hun Sen-Son Sann".

"Hun Sen a conclu que dans ce cas, il fera connaître à son excellence Son Sann qu'il le verra" ajoute le prince.
M. Son Sann, qui est arrivé dimanche dernier à Paris, avait refusé de participer aux discussions de Saint-Germain-en-Laye en indiquant qu'il exigeait au préalable que le Vietnam envoie un représentant ou s'engage par une lettre envoyée au Secrétaire Général de l'ONU à retirer ses troupes du Cambodge.

PARIS, 22 jan (AFP) - Le chef du Front nationale de libération du peuple Khmer (FNLPK) M. Son Sann a estimé vendredi qu'en proposant la création d'un gouvernement provisoire bipartie au Cambodge, le prince Norodom Sihanouk "fait le jeu des Vietnamiens".
Dans une déclaration à l'AFP, M. Son Sann, qui est également Premier Ministre du Gouvernement de coalition anti-vietnamien, reconnu par l'ONU, a accusé le Vietnam de chercher "à diviser la coalition".
"Je pense pour ma part, a-t-il ajouté, qu'il faut maintenir l'unité de la coalition" (qui regroupe outre le FNLPK, également les Khmers Rouges alliés de Pékin et les Sihanoukistes).
Le leader nationaliste a d'autre part démentiavoir demandé à rencontrer "secrètement" le premier ministre du régime pro-vietnamien M. Hun Sen, comme le prince Sihanouk l'a raporté vendredi dans une note à la presse.
"Je ne suis pas demandeur. S'il (Hun Sen) veut me voir, il n'a qu'à demander aux Vietnamiens de venir avec lui" a précisé M. Son Sann, avant de "remercier" le Prince d'"avoir donné son accord à une telle rencontrre".

Il a réaffirmé qu'il exigeait la pésence d'un représentant vietnamien ou l'engagementpar écrit du Vietnam sur un retrait de ses troupes du Cambodge.

L'ennemi, ainsi, a déjà réussi à réaliser une partie de ses plans. Le représentant des marionnettes a maintenant accès aux médias occidentaux, gratuitement. Une certaine confusion règne au sein de la communauté cambodgienne, confusion dont seul profite l'ennemi. Il n'y a toujours pas de précision concernant le retrait des troupes de la RSV. Notre lutte s'en trouve donc affectée et prolongée pour le plus grand préjudice du peuple.

Il est réconfortant de noter à cet égard qu'une partie importante des Cambodgiens, en particulier la quasi totalité de ceux qui pensent, agissent et luttent, c'est-à-dire les plus courageux et les plus conscients, ne s'est pas laissé entraîner dans cet engrenage. Au contraire, elle se trouve confirmée et renforcée dans sa détermination et ses convictions. Pour la première fois, depuis 1970, des intellectuels séparés par la guerre fraticidede 1970-1975, séparation accentuée par la politique criminelle du parti communiste du Kampuchea (PCK) durant 1975-1978, se retrouvent dans la même tranchée pour combattre les manoeuvres des ennemis. Cette expérience les appelle à s'unir, non autour des personnalités ou des idéologies ésotériques, mais autour des principes et des idées vérifiés par l'histoire et par la lutte populaire. Une nation se construit principalement par le sang, les larmes et des fleurs pour les héros; elle ne vit que par le courage, la lucidité et la force d'âme de ses enfants. Les honneurs sont réservés seulement pour ceux qui se battent pour l'édifier et pour assurer sa pérennité.

Avant de terminer, nous désirons soumettre à la réflextion de nos compatriotes et amis deux enseignements de l'histoire.

1) Pour faire apliquer des accords éventuels à un ennemi aussi coriace et sournois que le PCV, il faut en avoir les moyens : une force armée respectable et respectée. Avons-nous déjà oublié le sort des accords de Paris signés solennellement par les USA et la RSV et garantis par les pays occidentaux ? Le PCV n'a-t-il pas profité du Watergate qui paralysait la puissante Amérique pour s'emparer du Sud-Vietnam ? Au Liban, les forces internationales, mêmes françaises et américaines, n'ont-elles pas montré leur inefficacité ?

Pour revenir à notre pays, en plus du maintien de l'ordre à l'intérieur, qui empêchera la population vietnamienne lasse du régime totalitaire imposé par le PCV, de franchir en masse nos frontières et de s'installer sur nos terres ? Certains n'y verront-ils pas une solution commode aux problèmes posés par les boatpeoples ? Cela sans compter sur la complicité du PCV qui ne manquera pas de faire émigrer également ses cadres et membres. Enfin comment imposer le respect de nos frontières selon notre définition et non selon celle de l'ennemi ? Sur ce point un compromis équitable n'est possible que si le rapport des forces le permet.

Les intérêts fondamentaux de notre nation exigent donc l'existence d'une forte armée nationale cambodgienne respectable et respectée. Toute solution qui ne comporte pas une telle garantie nationale, entraîne logiquement et inexorablement la disparition à terme de notre patrie.

2) Les discussions actuelles nous rappellent ce qui se passait chez nous, il y a environ un siècle et demi.

En 1834, un important corps expéditionnaire de l'empereur du Vietnam dont la capitale se trouvait à Huê, occupait notre pays. A la mort du roi du Cambodge, Ang Chan II, Huê mit sur le trône une jeune princesse Ang Mey, un peu timorée qui mourra folle vers 1878, et procéda à une vietnamisation à outrance. Tout était vietnamisé : l'administration, la langue, la culture, les vêtements, les noms des personnes, les noms géographiques etc. En cas de résistance, la répression était féroce.

Mais dès 1835 la révolte gronda. La population s'organisa et se battit en basant sur l'entente entre les deux princes frères Ang Em et Ang Duong. En 1840, le général Tuong Kun, représentant de Huê, comprit qu'il ne pouvait plus vaincre le peuple cambodgien. Il résolut alors de jeter la discorde entre les deux princes.

Il fit porter à Ang Em l'aîné, par un de ses hommes déguisé en Cambodgien sous le nom de Pakhva, une lettre disant qu'il n'était venu au Cambodge que pour pacifier le royaume, qu'il n'avait intronisé Ang Mey que provisoirement en attendant qu'un prince fût en état de régner et qu'il était disposé à le couronner, mais qu'il y avait un compétiteur en la personne de son cadet Ang Duong qui déjà conspirait.

Ang Em mordit à l'appât, se rendit à Phnom Penh avec sa famille et sa petite cour. Il y fut d'abord très bien reçu par Tuong Kun, et la population, qui pensant trouver la délivrance en lui, l'acclama. Mais la nuit venue, Tuong Kun le fit emfermer dans une cage de fer et le fit transporter à Huê.

Croyant le peuple cambodgien maté, Tuong Kun fit régner un régime encore plus sanguinaire. C'est de cette époque que date le fameux "kampup tê ong".

Mais le peuple se souleva en masse sous le commandement de chefs dont nous ignorons encore les noms. Une forte unité de l'armée d'occupation fut battue aux environs de Lovêk, son général tué. Un autre général fut fait prisionnier et les fuyards furent attaqués par les paysans et massacrés dans tout le pays.

"Alors, dans le royaume, ce fut un cri de joie, le courage revint aux plus lâches; on reprit les armes et partout où il y avait un détachement annamite, le peuple soulevé par des chefs improvisés, l'attaqua". Si bien que les 50 forteresses ennemies furent détruitent et le Cambodge libéré par son peuple.

Rappelons que l'armée de Huê était entraînée à l'européenne depuis l'avènement de de Gia Long, qu'elle savait construire des forts à la Vauban et utiliser des armes à feu de tout calibre. Le peuple khmer utilisait principalement des armes blanches.

Quand Ang Duong fut couronné roi du Cambodge, il n'y avait plus un seul soldat étranger sur notre sol. Il restait seulement environ 1 000 ressortissants vietnamiens. C'était en 1846. Ang Duong avait comme précepteur Vonsa Sarpec Nong. Nong, celui-là même qui a rédigé entre les années 1813 et 1818 le texte le plus ancien de notre histoire nationale, les stèles graphiques de l'époque angkoriennes exceptés.

SETHIK
(1987)

Aucun commentaire: