mercredi 17 octobre 2007

La désinformation et le Cambodge

LA DÉSINFORMATION ET LE CAMBODGE

Sun Tzu, stratège et philosophe de la guerre chinoise a écrit, cinq siècles avant Jésus Christ, un opuscule de 13 articles intitulés "L'Art de la guerre". Depuis lors aucun traité de ce genre ne l'a dépassé en étendue et en profondeur de jugement. Il est toujours d'actualité aussi bien pour ceux qui veulent dominer les autres que pour ceux qui veulent les combattre. Plus de deux mille ans plus tard, Clausewitz, général et théoricien militaire prussien de l'époque napoléonienne, qui a participé à la bataille de Waterloo a écrit un monumental traité intitulé "De la guerre" le seul qui soit comparable à celui du célèbre Chinois. Clausewitz écrivait que "la guerre n'est que la continuation de la politique par d'autres moyens". Sun Tzu, plus dialectique, pensait que la politique et la guerre sont les deux aspects d'une même volonté de vaincre, c'est-à-dire de dominer, et il énonce sa fameuse conception "L'Art suprême de la Guerre c'est de soumettre l'ennemi sans combat". Pour Sun Tzu, l'armée est l'instrument fondamental qui doit être, éventuellement, en mesure de donner le coup de grâce à un ennemi préalablement manipulé et arrivé à un état tel qu'il est déjà vaincu moralement, politiquement, stratégiquement et organisationnellement. Un ancien chef d'état major de l'armée soviétique écrivait, paraphrasant Sun Tzu "l'armée victorieuse attaque un ennemi démoralisé et battu d'avance".

A cette fin, le stratège chinois préconise l'emploi d'une sorte d'escrime stratégique faite de mouvements, de démonstrations, de menaces, de feintes ayant pour but de démoraliser et de diviser le camp adverse, et de persuader ses dirigeants qu'ils sont en situation d'infériorité telle qu'ils sont amenés à abandonner le terrain sans affrontement militaire coûteux. Il poursuit : tout l'art de la guerre est fondée sur la duperie, la supercherie et la simulation. "Je fais en sorte que l'ennemi prenne mes points forts pour mes oints faibles, mes points faibles pour mes points forts, tandis que je transforme en points faibles ses points forts et je découvre ses failles. Je dissimule mes forces de façon à les rendre indécelables. Impalpable, immatériel, je ne laisse aucune trace. Mystérieux comme une divinité, je suis inaudible. C'est ainsi que je mets l'ennemi à ma merci".

Voici quelques autres de ses préceptes :

- Appâter l'ennemi pour le prendre au piège.

- Celui qui est capable de faire venir l'ennemi de son plein gré (à un champ de bataille qu'il a choisi), y parvient en lui faisant miroiter quelque avantage.

- Lorsque l'ennemi est uni, divisez le. Le mieux, c'est de lui faire rompre ses alliances.

- Mettez le général ennemi en colère et égarez-le par des leurres.

Par contre de notre côté :

- En bon ordre attaquons un ennemi désordonné, et dans la sérénité attendons un ennemi vociférant qui ne sait plus où s'orienter.

- Ne nous jetons pas goulûment sur les appâts qui nous sont offerts.

Lorsque les envoyés de l'ennemi tiennent des discours plein d'humilité, mais qu'il continue ses préparatifs de guerre, il va attaquer.

Connaissons l'ennemi, connaissons nous-mêmes, alors nous sommes sûr de notre victoire.

Le treizième et dernier article de l'oeuvre de Sun Tzu est intitulé : "L'utilisation des agents secrets". Car s'il faut tromper l'ennemi, il importe de notre côté que nous soyons bien informés de sa situation réelle, de sa stratégie en cours, de ses manoeuvres tactiques, des pensées profondes de ses dirigeants, de son moral, de ses contradictions, de ses points forts comme de ses points faibles et de ses marges de possibilités de fausser notre jugement. Il convient aussi que nous soyons en mesure de lui donner des informations volontairement falsifiées en vue de lui faire modifier ses plans et surtout sa stratégie en notre faveur, et pour créer ou accentuer des dissensions en son sein et aussi avec ses alliés.

Le but recherché est de démoraliser l'ennemi et d'anesthésier sa volonté de lutte pour l'amener si possible à se soumettre sans combat.

En résumé, il est fondamental de ne point jamais perdre de vue que l'objectif final est la victoire. Pour l'atteindre, il ne faut pas s'embarrasser d'aucun scrupule. En clair, la fin justifie les moyens.

SU TZU ET LA "DÉSINFORMATION"

Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, les super-puissances ne peuvent plus s'aventurer dans une guerre chaude sans se détruire mutuellement. Cependant, leurs affrontements sont patents, partout, dans le monde et dans tous les domaines. Chaque partie, pour défendre ses intérêts, s'efforce par tous les moyens de faire évoluer le rapport global des forces en sa faveur. Elle profite ou fomente des guerres locales, elle intervient parfois directement, comme actuellement l'URSS en Afghanistan, pour gagner du terrain et pour affaiblir l'autre. Le monde vit toujours dans la période belliqueuse. "Or la paix belliqueuse, dit Raymond Aron, ne serait pas interrompue par une conférence des Grands ou une trêve solennelle. Elle ne disparaît qu'au jour où les Grands ne se batteraient plus par personne interposée, mais directement". Les tensions causées par des développements inégaux de l'économie mondiale ne sont pas non plus négligées. Dans les régions éloignées des conflits armés, elles ne peuvent jouer que sur les facteurs politiques, diplomatiques, économiques et moraux. Sur ces derniers champs de bataille les préceptes de Sun Tzu sont d'une utilité fondamentale, en particulier sur celui de la guerre des ondes et de l'information.

De nos jours, avec le développement explosif des moyens de communication, cette guerre revêt une dimension qui dépasse toutes le prévisions. L'URSS est la première puissance à se rendre compte de l'importance de cette nouvelle forme de lutte, à s'en servir et à la développer méthodiquement et scientifiquement. Elle s'est forgée une arme redoutable et redoutée connue aujourd'hui sous le nom de "désinformation". Elle sait la manier d'une façon cohérente, coordonnée, persévérante et patiente au service de sa politique, de sa diplomatie et de sa stratégie à l'échelle planétaire. Elle profite largement des possibilités offertes par la liberté de la presse et des médias des pays du monde occidental.

La désinformation consiste en un ensemble de procédés utilisant tous les acquis les plus récents de la science et de la technique dans tous les domaines, y compris celui des sciences sociales et de la psychologie, dans le but de manipuler l'information. C'est à dire soit amplifier certains côtés d'un fait réel pour frapper l'imagination collective ou celle de certains dirigeants, soit y ajouter des faux détails tout en lui gardant un certain caractère de crédibilité, soit mettre en scène tout un scénario ou utiliser l'impact de certaines images ou nouvelles bien choisies pour occulter un fait réel. L'objectif est d'influencer les jugements et les réactions d'un public bien déterminé ou d'un petit groupe de personnes bien ciblées pour qu'ils évoluent dans le sens désiré et fassent pression en conséquence sur leurs gouvernants dans le sens voulu. Les effets recherchés peuvent ne se manifester que parfois longtemps après, des années, voire une décennie et plus.

Ces informations manipulées sont véhiculées aussi bien par les moyens les plus sophistiqués que par ceux aussi anciens tel que les rumeurs lancées, puis reprises souvent en toute bonne foi par des journalistes ou même par des personnalités politiques.

Le tout est d'émousser graduellement, et finalement, d'annihiler la volonté de lutte du monde occidental et des pays du Tiers-monde non inféodés à l'URSS, d'exploiter les moindres contradictions ou d'en créer pour empêcher ces pays de s'unir, d'utiliser même les sentiments humanitaires naturels des peuples pour exciter leur compassion et leur pitié, et par ce biais, obtenir des concessions et des avantages pour des gouvernements dits amis de l'URSS qui oppriment leur propre peuple. Tous les moyens sans exceptions sont utilisés par le KGB pour servir sa stratégie de domination planétaire.

Les services spéciaux soviétiques analysent en permanence l'état de l'opinion publique dans tous les pays. Ils interprètent, transforment ou inventent des informations spécialement destinées à chaque pays ou à usage global. Ils sont coiffés par l'organisme le plus puissant de l'État soviétique : le KGB. Son budget n'a pas de limite et son chef est toujours un des hommes les plus puissants, sinon le plus puissant de l'URSS.

Heureusement, comme tout autre arme, la désinformation ainsi organisée n'est pas imparable. Il suffit d'en savoir démonter le mécanisme et de la retournée à notre tour contre l'ennemi, au service de notre propre stratégie et de notre cause. C'est en cela que les préceptes de Sun Tzu peuvent nous être précieux.

Le peuple afghan les a déjà expérimentés sans peut-être en connaître l'auteur. Ainsi l'URSS, embourbée dans sa guerre d'agression contre lui, se déclare haut et fort qu'elle désire retirer ses troupes et trouver une solution politique et lancé la campagne dite de "réconciliation nationale afghane", allant même jusqu'à proposer un cessez-le-feu unilatéral. En réalité, elle intensifie ses opérations militaires d'extermination et sa politique de répression déjà féroce.

La désinformation, efficace dans les pays en paix, a peu de prise sur ceux qui luttent. Le peuple afghan a tout de suite répondu en intensifiant sa guerre de guérilla qui est la base des difficultés soviétiques et en renforçant son unité de combat, en élisant un représentant unique à ses divers mouvements de lutte, appliquant ainsi ce précepte de Sun Tzu : quand l'ennemi, sans entente préalable cherche un répit, c'est qu'il complote.

LA DÉSINFORMATION ET LE CAMBODGE

La République Socialiste du Vietnam est un modèle réduit de l'URSS. Ce qui a été plus haut pour cette dernière est valable pour elle. Sa stratégie de domination régionale s'emboîte d'une manière parfaite dans la stratégie de domination mondiale de son modèle. Fin 1978, elle espérait pouvoir donner le coup de grâce au Cambodge, après une intense campagne d'intoxication dans le pays même et dans le monde. Elle pensait aussi pouvoir profiter des erreurs criminelles du Parti Communiste du Kampuchea. Mais contre toute attente, le peuple cambodgien s'est levé pour lutter, une lutte de plus en plus efficace, faisant perdre à l'agresseur l'initiative des combats sur le terrain, l'enlisant dans une guerre de longue durée, contrecarrant sa stratégie et celle de l'URSS. D'après Sun Tzu, jamais une guerre prolongée ne profite à un agresseur. Henri Kissinger a repris cette vérité à son compte en ces termes : "Le principe cardinal de la guérilla est que l'on gagne dès l'instant où on ne perd pas, alors que, pour une armée régulière, absence de victoire équivaut à la défaite".

Alors, comme l'URSS en Afghanistan, la RSV cherche aussi un répit et comme l'URSS, dans le même style, elle complote. D'où sa proposition d'un cessez-le-feu, puis actuellement la manoeuvre d'une rencontre informelle au sommet entre parties cambodgiennes pour une prétendue "réconciliation nationale", mais en réalité pour tenter de légitimer son régime installé à Phnom Penh et transformer aux yeux de l'opinion internationale sa guerre de conquête en une guerre civile. Comme en Afghanistan, nous nous attendons à des opérations de répression de très grandes envergures de la part de Hanoï à la saison sèche qui commence au Cambodge.

A l'instar des résistants afghans, nos compatriotes au Cambodge n'ont cure de campagne médiatique et diplomatique de l'ennemi. Ils sont confrontés aux dures réalités de la vie quotidienne, une vie de lutte permanente où ils peuvent passer de vie à trépas à tout moment, pour un oui ou pour un non ou même en ne disant rien. Ils ont à choisir entre le combat ou la servitude. Ce choix ils sont obligés de le faire et ils l'ont déjà fait. Leur lutte s'intensifie. Ils constatent par leurs propres expériences vécues que le corps expéditionnaire de la fameuse armée de la RSV n'est pas plus invincible que celui de l'URSS en Afghanistan. Ils voient que le temps ne travaille pas pour l'ennemi, puisque leur lutte s'amplifie. L'échec de la khmérisation de la guerre d'agression et d'annexion nord-vietnamienne contre notre pays est tangible maintenant pour le monde entier, comme vient encore d'en témoigner le récent vote toujours plus massif à l'ONU pour exiger le retrait de toutes les troupes d'agression du Cambodge.

Les plus vulnérables sont nous qui vivons à l'étranger, dans des sociétés surmédiatisées, loin des réalités de la lutte au pays. Que nous le voulions ou non, nous sommes la cible désignée de la campagne ennemie de désinformation. La RSV sait parfaitement que nous pouvons jouer un rôle important sur la scène internationale. Dans le déferlement des informations qui nous submergent et où le vrai, le faux et les plus subtiles, subterfuges se côtoient, ne risquons nous pas de nous laisser de nous prendre au piège de l'ennemi, à notre insu. Pris dans cet engrenage qui fausse notre jugement, nous pouvons être conduits à épouser inconsciemment sa cause et à desservir la nôtre.

Alors comment faire ?

La grande majorité d'entre nous vivent par petits groupes, essayant de nous intégrer dans la société du pays où nous vivons. Mais l'identité nationale et culturelle, vieille de plus de trois mille ans, imprimée en nous d'une façon indélébile depuis notre naissance, nous oblige à penser à garder la liberté de nos opinions tout en nous préservant de la désinformation ennemie ? Les leçons de ce stratège chinois et celle de notre histoire peuvent nous servir de guide :

1) Bien connaître la nature de l'ennemi, en l'occurrence, l'une des plus tenaces et des plus sournoises du monde, et aussi nous connaître nous-mêmes, nos qualités comme nos défauts, nos forces comme nos faiblesses, sans les surestimer ni les minimiser.

2) Bien cerner les objectifs stratégiques de l'ennemi; avoir en permanence notre esprit rivé à eux. Ils sont dans le premier temps, annexer notre pays, dans le deuxième temps, poursuivre son avancée en Thaïlande et dans l'Asie du Sud-Est. Il n'a que faire d'un Cambodge indépendant souverain et neutre tant que le rapport des forces ne l'aura pas obligé à réviser sa stratégie.

3) Bien prendre conscience de nos points forts qui sont autant de points faibles pour l'ennemi ainsi que des manoeuvres auxquelles il se livre pour les inverser en leur faveur. Nos points forts, c'est la montée croissante de notre lutte; l'hostilité grandissante de notre peuple contre les crimes et les répressions des conquérante nord-vietnamiens; sa participation active à la lutte armée et sous toutes les formes, entraînant le soutien et l'aide de plus en plus puissants de la communauté internationale en particulier ceux de la Thaïlande et de ses partenaires de l'ASEAN, ceux de la Chine et des Etats-Unis d'Amérique; l'isolement presque total et irréversible de l'ennemi. C'est aussi en conséquence les problèmes insurmontables au Vietnam même et au sein de son équipe dirigeante.

4) Nous en tenir fermement à nos objectifs stratégiques qui sont de recouvrer l'indépendance et la souveraineté nationale dans l'intégrité territoriale. Le GCKD est le seul gouvernement légitime et légal, confirmé, reconnu par la lutte de notre peuple sur le terrain et par les votes à l'ONU. Le retrait total des troupes nord-vietnamiennes est la condition fondamentale sans concession possible. C'est la garantie de la pérennité de notre nation.

5) Ne jamais perdre de vue certains principes imposés par l'histoire qui régissent le monde dans les rapports entre Etats :

· "Dans les relations internationales, il n'y a que des intérêts d'Etat, il n'y a pas d'amitiés" (Chou En Lai), avec ce sous-entendu qu'il n'y a pas non plus de moralité ou de communauté d'idéologie. Raymond Aron compare les Etats à des "monstres froids".

· Dans les relations entre Etats, seul le rapport global des forces compte. "Le monde ne prend en considération que les paroles des forts", (général américain Georges Marshall). Autrement dit, la force prime le droit, la raison du plus fort est toujours la meilleure.

· La guerre est une confrontation de deux volontés. La plus ferme et la plus tenace finira toujours par l'emporter.

SEULE LA LUTTE ACTIVE PEUT VAINCRE LA DÉSINFORMATION

Les discussions académiques, les discours et les conseils émanant même de ceux des personnalités éminentes ne nos permettent pas de nous battre efficacement contre la désinformation. Seul la lutte active, déterminée, persévérante et tenace contre l'agression nord-vietnamienne peut le faire, une lutte menée en parfaite concordance avec celle de notre peuple sur le terrain.

Seule la lutte peut nous permettre de :

· atteindre l'ennemi dans ses forces vives, dans ses plans et l'oblige à réviser ses objectifs stratégiques, et faire triompher les nôtres;

· nous rendre compte par nous mêmes que le temps travaille pour nous.

· distinguer le vrai du faux;

· faire l'unité parmi nos compatriotes, combler entre autres le fossé qui les sépare, fossé légué par l'histoire, tel récemment celui de la guerre fratricide de 1970-1975 et aggravé par la politique de division nationale de 1975-1978;

· dépasser les querelles de clocher et de personnalités, et aborder les vrais problèmes;

· voir clair en nous-mêmes, avoir confiance en notre force et celle de notre peuple et en conséquence en l'avenir de notre nation;

· faire l'apprentissage de la démocratie et nous habituer à respecter toutes les opinions même et surtout quand elles nous déplaisent;

· mettre nos organisations à l'épreuve et aussi les améliorer pour les rendre toujours forts et plus efficaces.

Nous pouvons aborder sans complexe le problème fondamental de notre avenir. Alors, ce qu'écrivait, Raymond Aron prendra tout son sens : "On confond souvent le sens de l'histoire avec le culte de la tradition ou le goût du passé. En vérité pour l'individu, comme pour les collectivités, l'avenir est la catégorie première. Le vieillard qui n'a plus que des souvenirs est aussi étranger à l'histoire qu'un enfant absorbé dans un présent sans mémoire. Pour se connaître soi-même, comme pour connaître l'évolution collective, l'acte décisif est celui qui transcende le réel, qui rende à ce qui n'est plus une sorte de réalité en lui donnant une suite et un but".

Ils ne s'agit pas d'oublier le passé, il fait partie de notre histoire nationale. Quelle que soit l'opinion de chacun d'entre nous, il est une réalité incontournable. C'est en luttant ensemble contre la stratégie de la "Fédération Indochinoise" de la RSV que nous pouvons entrevoir les possibilités de construire entre khmers un avenir acceptable pour tous, pour que vive notre nation.

Seule la lutte nous permet de retourner contre l'ennemi les enseignements de Sun Tzu, de les utiliser pleinement et de les adapter à notre tempérament et aux conditions spécifiques de notre combat.

Seule la lutte peut tremper notre volonté de vaincre pour faire pièce à celle de l'ennemi.

De plus en plus ferme et de plus en plus efficace et sous toutes les formes, nos compatriotes vivants à l'étranger, plus particulièrement en Europe Occidentale, aux USA et au Canada luttent contre les agresseurs nord-vietnamiens. Selon Sun Tzu, l'ordre ou le désordre dépend de l'organisation, le courage ou la faiblesse des circonstances. Lorsque la situation est favorable, le faible devient courageux, mais dans une situation défavorable le courageux devient faible. Nous avons la conviction que la lutte actuelle fera boule de neige et deviendra une force dont il faudra tenir compte.

Déjà les discussions à l'intérieur de chaque groupe et de chaque organisation sont de plus en plus démocratiques et portent sur de vrais problèmes qui touchent à la vie ou à la mort de notre nation. Ce faisant, chaque organisation devient de plus en plus forte et l'union de combat entre elles se consolident.

Les jeunes entrent résolument dans la lutte surtout les femmes dont nombreuses sont présidentes d'associations. Ils ont confiance en eux-mêmes et en leurs forces. Ils sont l'avenir de la nation, la relève. Ils ont moins de problèmes de personnalité, ils ne sont pas emprisonnés par le passé, et, l'avenir leur appartient.

C'est dans ces conditions que nous, qui vivons à l'étranger, avons le droit, le pouvoir et le devoir de participer pleinement à l'élaboration de la politique à l'échelle nationale sur les points fondamentaux concernant la lutte actuelle et l'avenir de notre nation.

Seul ceux qui luttent ont le droit à la parole et sont écoutés, comme seuls les peuples qui luttent ont le droit à disposer d'eux mêmes. Personne ne peut le faire à leur place.

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